FLAVY-LE-MARTEL (Histoire de)

Bourg de l’ancien Vermandois avant la Révolution, Flavy était au XIe siècle une cense qui fut donnée par Herbert IV à Notre-Dame de Chauny. Un siècle plus tard, Flavy relève de la couronne de France et prend le nom de Flavy-le-Martel. Les seigneurs de Flavy se distingueront à plusieurs reprises pendant la guerre de Cent Ans. Le terrible Guillaume sera quant à lui accusé d’avoir laissé pendre Jeanne d’Arc à Compiègne. La maison de Flavy, d’ancienne chevalerie, s’éteindra vers la fin du XVe siècle.

En 1509, Marie de Luxembourg, duchesse de Vendôme, dame de La Fère, Ham et Vendeuil, fait l’acquisition de la seigneurie qui regroupe une douzaine de fiefs. Le domaine passe ensuite par héritage à la maison de Bourbon-Vendôme. Dès 1513, Arthur Coeffier obtient l’autorisation de créer un marché hebdomadaire et deux foires annuelles. La religion réformée, prêchée dans le Laonnois, fait de rapides progrès à Flavy-le-Martel. En 1590, Henri IV s’empare du château de Savriennois occupé par les Ligueurs catholiques. Sa mère, Jeanne d’Albret, fut un temps seigneur de Flavy.

Dès le XVIIe siècle, un clerc séculier enseigne la lecture, l’écriture et le calcul aux garçons, tandis que l’éducation des jeunes filles est confiée à une religieuse. La campagne subit de terribles ravages pendant la guerre de Trente Ans. Pillé par les Espagnols la veille de Noël 1643, le bourg de Flavy est saccagé par les troupes françaises au mois de mai suivant.

En 1789, les habitants demandent entre autres la diminution des impôts, une justice moins lente et moins coûteuse. Vers 1860, le village, qui compte 2 672 habitants, possède deux écoles primaires, un bureau de recette des impôts, deux pharmacies, une étude de notaire. Outre une fabrique de sucre, on compte dix fabricants qui emploient 4 000 ouvriers tisseurs dans un rayon de 20 km. Le bourg sera à nouveau très éprouvé par les passages continuels des troupes lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871.

Le lecteur trouvera dans ces pages de nombreux renseignements sur les principales familles : naissances, baptêmes, mariages, décès, inhumations à partir de 1672. R. Duval dresse la liste des maires et conseillers depuis 1791, des instituteurs, médecins, pharmaciens, gardes-champêtres... Il évoque également avec force détails et anecdotes la vie d’autrefois, à l’appui de nombreux documents.