Qui mieux que Philippe Cantarel connaît Fréjus, son patrimoine remarquable, ses trente sites classés aux monuments historiques ? « En tant que guide, j’avais les clefs de tous les monuments de Fréjus », dira-t-il. Inlassablement, il a arpenté les rues, traversé le temps pour montrer les multiples facettes de la ville d’art et d’histoire née en 49 avant J.-C. pour s’opposer à Massalia. « Elle portait toutes les marques de la majesté romaine, dont on voit encore des moments augustes que le temps semble avoir respectés » : l’amphithéâtre, l’aqueduc, les remparts, le théâtre, la lanterne d’Auguste, les thermes, etc. Longtemps prestigieuse, la cité, marché artisanal et agricole important, déclinera malheureusement jusqu’à la constitution de l’évêché de Fréjus, deuxième de France. L’ensablement du port antique (finalement comblé au XVIIIe siècle) sera une des causes de ce déclin. Au Xe siècle, l’évêque Riculphe intervient ; il fait notamment reconstruire la cathédrale Saint-Léonce et fortifier la ville. En dépit des invasions, destructions, épidémies, guerres, catastrophes naturelles, Fréjus renaît toujours de ses cendres. Le Moyen Âge verra la construction de nombreux édifices, dans la cité épiscopale notamment. « Il ne faut occulter aucune pièce du puzzle », écrit Philippe Cantarel. Pour comprendre l’histoire de Fréjus, il ne faut négliger aucun lieu, aucun signe. Tour à tour port militaire d’envergure, siège d’un important évêché, chef-lieu de district, ville de garnison, base aéronavale, outre son patrimoine architectural, Fréjus possède de nombreuses richesses : vigne, cultures maraîchères, arbres fruitiers, floriculture. Station balnéaire de renom à la fin du XIXe siècle, on y construit des hôtels somptueux dans le quartier de Valescure, de nombreuses villas à Saint-Aygulf, richement décorées par des artistes célèbres, avec vue imprenable sur la baie. En plus de ses édifices réservés au culte catholique, Fréjus verra fleurir une pagode et une mosquée destinées aux régiments coloniaux accueillis par le général Gallieni. Passionné par l’histoire de la chapelle Saint-André ou encore celle de la cathédrale Saint-Léonce dont il ne se lasse pas, Philippe Cantarel place néanmoins la chapelle Cocteau, construite en 1963, au rang de ses visites favorites. Alors, emboîtons-lui le pas à la découverte de l’âme de la cité et de ses bâtisseurs. @Micberth
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