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Le 9 novembre 2023, nous nous sommes retrouvés pour une journée d’étude au Grand Hornu (Belgique) avec les professionnels du patrimoine des deux régions, les services documentaires des universités de Lille et d’Amiens, et le ministère de la communauté française de Belgique. C’était un jour clément, et les groupes de travail ont pu en profiter pour (re)découvrir les bâtiments, les abords, les histoires partagées – architecture, industrie, reconversion, utopie… 

Cette pratique de voisinage culturel n’est une première ni pour l’Agence, ni pour Le Grand Hornu qui avait organisé pendant un temps, sous ce terme, des programmes d’actions culturelles avec le musée d’art moderne, d’art brut et d’art contemporain de Villeneuve-d’Ascq. Le but était de créer des allers et venues entre les deux structures. D’ailleurs, l’origine du mot voisin est la même que celle de l’adjectif vicinal, ce qui tend à mêler les questions de situation et de trajectoire. Nous sommes voisins par la géographie et par les chemins qui nous rassemblent.

C’est bien tout ce qui pousse l’Agence sur les routes. 
Les routes de la région, en priorité, pour construire et mener des projets avec celles et ceux qui constituent le premier cercle de voisinage – et nous étions nombreux à cette première « fête des voisins » qu’étaient les Rencontres régionales du livre et de la lecture à Boulogne-sur-Mer. 
Nous y avions invité des représentants du deuxième cercle, issus des trois régions limitrophes : Grand Est, Normandie et Belgique, avec qui nous développons de nombreux projets : Foire du livre de Bruxelles, résidences croisées… 
L’Agence va plus loin, arpente d’autres routes et compose un troisième cercle de partenaires avec lesquels nous partageons des points de vue, des ambitions, des énergies, dans une réciprocité qui se construit sur le long terme.

Ces trois cercles d’intervention sont autant d’illustrations de l’aphorisme de Miguel Torga, « L'universel, c'est le local moins les murs ». En ces temps où les bruits de bottes se font de plus en plus entendre, il est urgent d’œuvrer à développer ces sororités et ces fraternités créatives. De favoriser les voisinages bienveillants, curieux des identités et des cultures différentes. De permettre à nos sensibilités d’arpenter de nouveaux chemins. 

 

François Annycke
Directeur de l'AR2L Hauts-de-France