Les plans d’urgence dans les bibliothèques patrimoniales françaises
L'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR) du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche publie son rapport sur les plans d'urgence dans les bibliothèques patrimoniales françaises.
Publication des premières recommandations en janvier 2022
Au cours des années 2020 et 2021, une demande du ministère de la Culture et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a été effectuée auprès de l'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR).
Cette demande portait sur une étude offrant une vision nationale de l’avancement du chantier d’élaboration et de mise en œuvre de plans d’urgence dans les bibliothèques patrimoniales françaises : Bibliothèque nationale de France (BnF), bibliothèques des collectivités territoriales, bibliothèques universitaires et des grands établissements scientifiques et littéraires, soit environ 660 établissements.
En effet, en tant qu’établissements recevant du public (ERP), les bibliothèques ont des obligations de sécurité strictement définies vis-à-vis de leurs usagers. En revanche, et bien que la conservation soit l’une des grandes missions des bibliothèques, la nécessité d’avoir une procédure de sauvetage et d’évacuation maîtrisée des collections patrimoniales reste peu cadrée. Le plan d’urgence, qui permet d’anticiper les risques et de réagir en cas de sinistre, est la réponse que chaque établissement doit tenir prête face au danger.
Ainsi, une première note d’étape, centrée sur les 54 bibliothèques municipales ou intercommunales classées, a été publiée en janvier 2022.
Publication d'un rapport final en octobre 2022
À la suite de cette la note d'étape de janvier, un rapport final a élargi le périmètre de l’étude aux autres catégories de bibliothèques relevant des ministères de la Culture et de l’Enseignement supérieur. Il dresse un panorama le plus complet possible de la situation des bibliothèques françaises et étend les préconisations déjà énoncées précédemment.
L’enquête a mis en évidence le degré d’impréparation élevé face aux risques de perte irrémédiable de documents uniques ou exceptionnels. La mission constate que les problématiques sont similaires, que ce soit en bibliothèque territoriale ou en bibliothèque universitaire : un ensemble de facteurs internes ou externes – manque de temps, de compétences, absence de méthodologie, complexité du bâti, contacts difficiles à établir avec les partenaires extérieurs et les services départementaux de secours – freinent l’élaboration de plans d’urgence véritablement opérationnels.
La mission émet 17 recommandations, dont celle de coordonner l’action au plan national et de la décliner en régions de façon transverse, en associant les bibliothèques d’un même territoire. Au plan réglementaire, une directive nationale d’orientation (DNO) permettrait de fixer un cadre stratégique autour de l’obligation faite à chaque bibliothèque conservant du patrimoine de disposer d’un plan d’urgence.