L’impact de l’intelligence artificielle générative sur les artistes-auteurs : une enquête ADAGP/SGDL
L’ADAGP, société d’auteurs dans les arts visuels, et la Société des Gens de Lettres (SGDL), organisation représentative des auteurs et traducteurs du livre, ont publié les résultats de leur observatoire 2024 : L’impact des intelligences artificielles génératives sur l’activité et les revenus des artistes-auteurs de l’image et de l’écrit.
Depuis plusieurs années et notamment depuis le lancement de Chat GPT en novembre 2022, l’émergence de l’intelligence artificielle générative suscite beaucoup d’interrogations et d’inquiétude des professionnels de l’écrit.
C’est pourquoi, dans le cadre de leur observatoire annuel, l’ADAGP et la SGDL se sont associées afin de mener un premier bilan des impacts de l’IA générative sur les activités de création et la rémunération des artistes-auteurs.
Les résultats de cette enquête s’orientent en 4 axes :
- La perception des IA génératives par les artistes-auteurs ;
- L’usage des IA génératives par les artistes-auteurs ;
- L’utilisation des œuvres des artistes-auteurs par des IA génératives ;
- L’impact des IA génératives sur les activités et la rémunération des artistes-auteurs.
L’IA : une source d’inquiétude pour les auteurs et autrices
- 56% des auteurs de livres pensent que l’IA générative est une menace. Seuls 18% la voient comme une opportunité et 26% pensent qu’elle n’aura pas d’impact sur leur activité.
- Les traducteurs sont quant à eux particulièrement sensibles à cette question : 79% perçoivent l’IA générative comme une menace. Seulement 11% la voient comme une opportunité et 10% pensent qu’elle n’aura pas d’impact.
- Quant aux illustrateurs et auteurs de bande dessinée ayant répondu à l’enquête, 78% voient l’IA générative comme une menace, contre 9% qui pensent qu’elle est une opportunité et 13% qui pensent qu’elle n’aura pas d’impact.
Un ancrage significatif dans les pratiques professionnelles
- 63% des auteurs de l’écrit déclarent de jamais avoir utilisé l’IA générative dans le cadre de leur activité professionnelle, contre 37% qui l’ont déjà fait, pour des usages divers (52% pour effectuer des recherches, 39 % pour traduire un texte et 33 % pour générer un texte).
- Pour les illustrateurs et auteurs de bande dessinée, 70% d’entre eux certifient ne jamais avoir utilisé de logiciel d’IA générative contre 30% l’ayant déjà fait.
- Les diffuseurs n’interviennent qu’assez peu auprès des artistes-auteurs pour leur demander ou leur interdire l’usage d’IA génératives.
- Chez les auteurs de l’écrit, 47 % se déclarent intéressés à suivre une formation sur l’utilisation des outils d’IAG, contre 53% qui ne le souhaitent pas.
Le refus d’entraîner les IA sans consentement
- 65% des artistes-auteurs se déclarent opposés sans condition à l’utilisation de leurs œuvres pour entraîner les logiciels d'IA génératives. 34% d’entre eux y sont favorables, sous réserve de rémunération. Seulement 1% y sont favorable sans condition de rémunération.
- 21% se sont déjà opposés à l’exploitation de leurs textes par les logiciels d'IAG. 65% des auteurs de l’écrit ne s’y sont jamais opposés, par manque d’information et souhaiteraient le faire, et 3% ont déjà prévu de le faire. Seuls 11% n’ont pas prévu de le faire.
Consulter le guide de l’ADAGP : Comment procéder à l’opt-out pour vos œuvres ?
- Dans une écrasante majorité des cas, les artistes-auteurs n’ont pas reçu d’information de leurs diffuseurs concernant les utilisations des œuvres par les logiciels d’IAG (96 %).
Un impact sur les activités pour le moment difficilement mesurable
- 84% des auteurs de l'écrit ne ressentent pas d’effet de l’essor des intelligences artificielles génératives sur le nombre de projets ou sur leur activité pour le moment. 15% constatent une baisse qui serait liée aux IAG et seulement 1% déclarent une intensification de leur activités grâce à l’utilisation d’outils d’IAG.
- Si la majorité des artistes-auteurs n’ont pas constaté d’évolution de la nature des demandes des diffuseurs (90%) en lien avec l’utilisation des IA génératives, c’est pourtant le cas de 10% d’entres eux, qui ont constaté un impact sur la rémunération, sur le nombre d’avant-projets nécessaires avant validation et sur la réduction du délai de livraison des projets.
Consulter l’intégralité de l’enquête
Pour plus d’informations sur cette enquête, vous pouvez consulter l’article sur le site de l’ADAGP.