Son support de prédilection est le papier qu’elle a appris à domestiquer au cours de ses multiples expériences plastiques.
Du rapport traditionnel au papier comme support que l’on recouvre d’une surface pigmentée, elle est passée à une approche plus radicale en travaillant le matériau dans sa masse. Elle appréhende donc la feuille de papier telle une masse dans laquelle elle viens inscrire le propos à la manière d’un sculpteur qui taille dans la matière pour y dégager un volume.
Elle aime que la forme fasse sens avec le thème. D’après ce qu’elle voudrait dire, elle choisirait la forme du livre et sa mise
en page, le type de papier, comme la reliure, la typographie, la technique ; car l’ensemble de ces choix doit appuyer
le propos. Cette forme, cependant, n’est jamais abstraite, elle reste liée à un référant tangible, elle s’appuie sur une
expérience de vie. La thématique qui guide les formes de mon travail peut être résumée dans le concept d’identité.
Non pas perçue de façon méthodique et administrative comme peuvent le faire les pièces « d’identité » qui font de
l’idée d’identité une notion figée, mais comme l’ensemble des expériences qui modèlent un sujet et rend ce concept
si vivant et complexe : Qu’est-ce que l’on nous a transmis et qu’est-ce que l’on transmet ? Quelles sont nos natures
multiples ? Quels sont les processus qui nous ont façonnés ? J’ai commencé à introduire le son avec le livre ‘Morphoses’,
Dans le poème de Jacques Roubaud, les vers mastiquent les feuilles de mûrier. Pour ce passage, j’ai choisi un type de
papier qui, lorsque nous le manipulons, émet un son proche de la mastication.
Depuis 2017, elle continue le travail sur la sonorité lors de la manipulation du livre et même sur le concept du silence.
La page d’un livre que l’on tourne émet un son qui peut être modulé par le choix du papier... jusqu’à faire disparaître ce
son. Dans son travail sur Les expérimentations autour de la notion de silence, le livre n’existe que dans cette espace de la
manipulation. Le livre et le lecteur sont la technique pour faire apparaître cet instant, cet espace sonore temporalisé.
Cette phase de ses livres d’artiste est un tournant, car elle introduit la nécessité d’un partenariat avec d’autres corps de métiers artistiques, comme des commédien.nes, performeur.ses et des musicien.nes pour que le livre puisse exister - dans une autre dimension-.
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