En ce début de XXIe siècle, l'épuisement est général, la confiance dans le temps long manque cruellement. Partout triomphe la communication brève aux antipodes du poème. Le moins qu'on puisse dire est que l'époque n'est pas à l'épique. En apparence seulement, car ne serait-ce pas plutôt notre conception vieillissante du genre qui demande à être réactualisée ?
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Qu'y a-t-il de commun entre
L'Iliade, La Henriade
de Voltaire,
La Main coupée
de Blaise Cendrars et
Le Voyage au bout de la nuit
de Louis Ferdinand Céline ? La guerre.
La guerre on y va, puis au retour on compose un poème plus ou moins héroïque, en vers ou en prose, qualifié " épopée ".
Il arrive toutefois que la guerre soit tellement destructrice que plus aucune litté- rature épique n'est acceptable à son sujet.
Le modèle est alors congédié. C'est ce qui s'est produit au XXe siècle avec les deux guerres mondiales. Depuis, personne n'évoque plus l'épopée, en poésie.
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Pourquoi, dans ce cas, ne pas opérer le genre de son rapport consubstantiel à la guerre ?
C'est ce que Jacques Darras propose. En s'engageant avec humour sur la durée d'une vie entière, contre
notre seul véritable ennemi commun, le temps, la poésie redonne sa légitimité de facto à l'épopée.
Tous épiques désormais ?
Prix Apollinaire en 2004
Grand Prix de poésie de l'Académie française en 2006
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